Article publié le 21 février 2008.

Quand « recrutements » rime avec « baisse des effectifs »

L’effet de masse de ces recrutements ne doit pas masquer la situation de notre administration et son impact réel sur l’état catastrophique des effectifs.

Premier constat : la réimplantation des effectifs menée en fin d’année dernière a conduit à une réduction importante des emplois implantés dans les unités départementales, accompagnant et anticipant le nombre considérable des départs en retraite.

Second constat : les recrutements pour l’année à venir s’accompagnant d’une accentuation de la régionalisation sont réalisés dans un contexte de projets de modifications importantes des textes statutaires régissant la mobilité des personnels.

Recruter est toujours une bonne nouvelle. Pourtant, l’horizon du service n’est pas dégagé, loin s’en faut. La situation n’a jamais été aussi préoccupante. D’autant qu’avec les projets Fonction Publique de modifications du statut et la présentation de décrets facilitant la mobilité des fonctionnaires dans le cadre des restructurations à venir, les recrutements de demain pourraient bien devenir des transferts d’après-demain.

Nos ministres peuvent faire pire que le contrat pluriannuel de performance : la preuve

Le cadre budgétaire concernant l’emploi et fixé par le Contrat Pluriannuel de Performance définit ainsi le nombre des emplois « équivalents temps plein travaillé » (ETPT), comprenant les personnels des unités déconcentrées, de la DNE, de l’école, des laboratoires et de l’administration centrale (environ 200 personnes pour l’AC ).

Les effectifs réels au 1er janvier de l’année (hors administration centrale) ont été les suivants :

La comparaison entre l’affichage du CPP (- 32 emplois sur trois ans) et les effectifs réels (- 138 agents et nul n’oserait prétendre que le différentiel est allé abonder l’administration centrale !) est édifiante.

Si l’on met en parallèle les effectifs réels hors administration centrale en 2002 (3812 agents) et ceux au 1er janvier 2008, nous sommes devant un gouffre avec 269 agents de moins sur le terrain et dans les laboratoires.

La DGCCRF continue de se vider pendant que nos ministres appliquent au plus près le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux

L’annonce en fanfare des recrutements de 2008 ne résiste pas non plus au constat réalisé depuis l’année 2006.

* Or recrutement des personnels des laboratoires, compte tenu de l’impossibilité d’opérer la ventilation entre la DGCCRF et la DGDDI.

** Pour 2008 : estimation des départs, sachant que les retraites devraient en fait être plus nombreuses encore, l’année 2008 comprenant, avec 2009, les générations les plus populeuses dans la pyramide DGCCRF.

L’écart continue de se creuser entre les départs et les arrivées, y compris lorsque nous intégrons dans nos calculs les fonctionnaires qui rejoignent par concours la DGCCRF.

Malgré un apport hors DGCCRF de 240 prévu cette année, avec les départs importants attendus nos effectifs devraient rester nettement inférieurs à ceux comptabilisés au 1er janvier 2006.

C’est ainsi que le directeur général peut mettre en œuvre à peu de frais la propagande à laquelle on pouvait s’attendre, compte tenu de la pyramide des âges à la DGCCRF : annoncer des recrutements nettement plus importants que lors des dernières années, sans faire la clarté sur la dimension des départs à la retraite et en se rapprochant de l’exigence du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux !