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Article publié le 20 novembre 2008.

Les valeurs (ajoutées) de la CGT

L’évolution des sociétés est marquée de développements contradictoires, d’un côté, sous la pression du pouvoir de l’argent au niveau mondial, il semble qu’un mouvement irrésistible conduise au libéralisme le plus total, à l’aggravation des inégalités et à l’augmentation du fossé entre les revenus, dans le même temps, grâce aux conquêtes modernes de l’éducation, de la connaissance scientifique en matière de santé, de la multiplication des échanges, des expériences, du partage, et sous la pression de mouvements internationaux de collaboration et d’entraide, il découle des progrès au profit du plus grand nombre.

d’un côté les excès du libéralisme en marque ses limites ;
de l’autre les aspirations à une vie meilleure et même au simple minimum vital aggrave les tensions « nord-sud », et fait le jeu de la concurrence la plus sauvage.

Notre syndicat s’inscrit dans le mouvement progressiste des sociétés en faveur du partage équitable.

Les peuples produisent continuellement des richesses par leur travail, c’est cette production qui doit permettre les progrès auxquels aspirent les peuples à condition que le partage se fasse équitablement, dans le respect de l’environnement et dans la paix.

A cet égard, et même si ce fut un premier essai dans un contexte chaotique qui a le plus souvent cantonné la participation des salariés dans des manifestations « témoignage de solidarité », la première journée internationale pour le travail décent est à saluer comme une date importante du mouvement progressiste.

La perspective d’une nouvelle ambition syndicale mondiale enfin débarrassée de la guerre froide est une bonne nouvelle pour les travailleurs du monde entier. La grave crise mondiale dans laquelle les affairistes viennent de nous plonger donne malheureusement au syndicalisme mondial une occasion de s’affirmer et on peut penser que cela n’ira pas sans contradictions, les travailleurs ne manqueront pas de prophètes de malheur pour encourager le chacun pour soi.

Il faut réformer les sociétés capitalistes dans un objectif principal de partage des richesses, matérielles ou intellectuelles, et non pas le partage vu par les dirigeants du monde actuel :

« Aux travailleurs le travail et aux possédants les possessions ».

Nous voyons bien que cela ne se fera pas sans un retour de l’intervention des Etats mais pas celle que nous connaissons. L’Etat comme représentatif des intérêts collectifs des citoyens et non au service des puissances d’argent, un Etat dont l’objectif est le « taux de bonheur » de sa population.

Le scandale de la gestion à la DGCCRF :

aujourd’hui que reste t-il du paritarisme ?

 En Comité Technique Paritaire (CTP), la CGT, souvent avec les autres syndicats représentatifs, s’oppose à la dégradation continue des règles de gestion par l’administration, sans résultat.

 Les représentants des syndicats élus CAP dénonçaient depuis longtemps la gestion de l’administration centrale (AC) qui s’assoie sur les principes construits au fil des années, qui n’hésite pas à violer ses propres règles, qui pratique une lecture des textes systématiquement en défaveur des agents,

 Un cap avait été franchi lorsque la notation est devenue le critère unique du droit à la bonification d’ancienneté, un autre avec la règle des deux ans, puis un nouveau (avec malheureusement l’appui de certains syndicats) avec la règle de double domiciliation. Citons aussi le classement des agents postulant à une promotion par les Directeurs Régionaux, ces derniers – pour la plupart – sont particulièrement zélés pour affirmer « comme dans le privé » leur pouvoir hiérarchique, pour pratiquer leur volonté.

 Aujourd’hui comme l’ont fort justement dénoncé les agents de Bobigny et de Créteil dans leurs pétitions récentes, la gestion s’affranchit de quasiment toutes les règles en matière de mutation et de nomination. Les pressions sur les agents de la DNE pour les contraindre à rejoindre l’Autorité de la Concurrence sont un exemple de plus du scandale.

 L’AC à la CCRF ne considère plus qu’un jugement qui lui donne tort implique qu’elle mette fin à ses pratiques sanctionnées (cf. les décisions sur la règle des deux ans), elle a compris que le statut n’avait pas prévu de sanctionner la mauvaise foi des administrations.

 C’est la fin du paritarisme qui est à l’œuvre, quels que soit la bonne volonté et les qualités de compétence des élus en CAP, l’AC toujours prête à se montrer bonne élève quand il s’agit d’appliquer des textes régressifs, continue à installer l’arbitraire et le fait du prince.

La CGT appelle les agents à réagir en se réunissant pour dénoncer dans l’unité par des motions, pétitions, cette dérive dorénavant sans limite de l’arbitraire

Exigence de démocratie

La démocratie dans nos sociétés n’est-elle pas largement à re(?)construire :

 quand les grands media sont globalement entre les mains des groupes capitalistes,

 quand les media publics sont sous la coupe du Président (voir les derniers projets pour l’audiovisuel public),

 quand on prétend limiter l’expression de l’opinion publique à un choix, tous les 4 ou 5 ans, entre les promesses des personnels politiques,
quand l’expression notamment syndicale est niée par une poignée d’élus nationaux « godillots » ou empêtrés dans des contradictions d’un autre temps

… la liste serait longue des atteintes à la vraie démocratie.

La CGT fait le pari que les citoyens ont leur mot à dire en permanence et dans tous les domaines ; que les politiques n’ont pas le monopole de la représentativité des citoyens. Leur mandat est lié à leurs « engagements de campagne » : Est-ce que les consommateurs qui ont voté pour le candidat, de leur pouvoir d’achat, et qui prétendait, de surcroît, qu’on pouvait diminuer les dépenses de l’Etat en supprimant les contrôles inutiles n’ont pas été trompés ? Auraient-ils votés pour que le service public chargé de la protection du consommateur soit remplacé par l’obligation d’aller au chef lieu de région poursuivre la société « Carrefour » pour n’avoir pas respecté ses engagements publicitaires ou simplement pas affiché ses prix ? Auraient-ils votés pour que l’on passe d’une logique de protection, mutualiste par nature et assurée par l’Etat, à celle d’indemnisation inévitablement individuelle et à terme rendue par des prestataires de services ?

Nous l’avons maintes fois écrit (voir par exemple notre circulaire n°26 « La nécessaire solidarité ») les projets de réformes de la fonction publique qui se mettent en place constituent une révolution ultra libérale de la société, la fin du contrat social imposé aux patronat à la fin de la deuxième guerre mondiale par le Conseil National de la Résistance. La défiance bien réelle à l’égard des puissances d’argent trouvait notamment sa justification dans la formule du patronat français prononcée avant guerre « plutôt Hitler que le Front Populaire ».

Ce gouvernement réussi à faire rimer rupture avec régression, XXIème siècle avec XIXème. L’intérêt collectif n’est pas et ne sera jamais la somme d’intérêts individuels.

Alors oui la CGT estime qu’on ne peux pas faire confiance aux patrons (y compris ceux de la Fonction Publique) pour faire le bonheur des salariés, pas même pour les respecter.

la fin d’une idée de la fonction publique

Nous sommes bien à un moment capital de l’histoire de la fonction publique :

 diminution des budgets, c’est-à-dire essentiellement des effectifs de fonctionnaires ;

 suppression des missions, notamment par le « vidage » des moyens juridiques d’intervention ;

 privatisation de tout ce qui pourra être arraché au service public y compris le statut des salariés fonctionnaires.

Qui pourra prétendre opposer l’intérêt public quand la hiérarchie mettra en face le refus d’obéissance à un ordre, la menace du licenciement ? Ce qui se profile c’est une fonction publique plus ou moins alibi pratiquant à l’égard des entreprises et des groupes sociaux privilégiés une régulation douce, voire une autorégulation sur le modèle du système anti-trust en voie d’installation à l’Autorité de la Concurrence, des fonctionnaires aux ordres invités à taper d’abord sur les plus petits, qui pourront espérer une évolution de carrière

soit 1 « au mérite » calculé sur les statistiques et le retour maintenant effectif de la cote d’amour ;

soit 2 en acceptant de changer un statut public plus protecteur un statut privé.

Evidemment nos gouvernants ne sont pas naïfs, ils cachent soigneusement leurs projets, les minimisent, les habillent d’un discours rassurant.

La CGT, ses membres ses sympathisants ont une tâche prioritaire : rappeler à tous les collègues qu’ils ne doivent pas se bercer d’illusion. Nous ne passerons pas entre les gouttes. Le danger des lois sur la mobilité est imminent et c’est pour le début de l’année prochaine !

Il faut affirmer nos exigences

 en matière de service public, en ce qui concerne le respect de l’indépendance des fonctionnaires à l’égard du clientélisme et des copinages politiques,

 en ce qui concerne aussi nos revendications légitimes de reconnaissance de notre travail par le rattrapage du niveau de nos traitements (des fonctionnaires mal payés ne sont pas un signe d’un pays démocratique en bonne santé),

 pour nos conditions de travail,

 la compensation des exigences nouvelles (comme les déplacements régionaux),

 y compris par le respect des engagements en matière de protection de l’environnement en évitant les déplacements injustifiés ou pouvant être mieux maîtrisés, etc.

Vous avez aimé les RGPP départementales et régionales, la dépénalisation ?

Vous allez adorer les lois sur la mobilité.

Plus sérieusement les fonctionnaires doivent se préparer à une action de très haut niveau.

Dès à présent il nous faut nous mobiliser pour faire face à la gravité de l’attaque.

Tous ensemble mobilisons-nous, réunissons nous en HMI, HTII
dans le cadre de la semaine d’action UGFF CGT du 24 au 28 novembre

Tous ensemble faisons bloc, pour que les mots Egalité et Fraternité ne soient pas gommés des frontons de l’Etat, et que la Liberté ne se résume pas à la liberté de faire du profit.

La dénonciation de l’arbitraire est symbolique de ce que la réforme de la fonction publique est en train de perdre et va perdre définitivement si elle se « privatise »

Nous devons lutter pour une autre conception de l’État où l’intérêt général est au centre des préoccupations et aussi pour nos revendications qui sont parfaitement légitimes.

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