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Article publié le 8 février 2017.

La revue de presse de la DGCCRF ou la fabrique du consentement néolibéral !

Les agents de la DGCCRF en Administration centrale et dans les DIRECCTE reçoivent pendant leurs jours de travail, une revue de presse, censée leur fournir un panorama de l’actualité économique du jour, se rapportant de près ou de loin aux actions menées sur le terrain par tous les agents de la DGCCRF.

Cette revue est composée de différentes rubriques : la banque-finance-assurances, l’énergie, l’agroalimentaire,…

Jusque-là rien de vraiment répréhensible, si ce n’est une attention particulière portée sur les choses économiques aux dépens des choses sociales. Les conditions de travail des agents CCRF sont par exemple absentes de cette revue de presse.

En revanche, il apparait à la lecture de cette revue de presse qu’elle ignore systématiquement le pluralisme dans la sélection des articles de presse qui la composent.

La CGT de la Direccte Ile-de-France a procédé entre le 23/06 et le 01/08/2016 à une analyse statistique pour retracer la source des articles sélectionnés (cf. revue de presse stat en fin de message).

Sur un total de 706 articles, correspondant à 26 revues de presse, 254 articles (soit 36%) proviennent du quotidien « Les Echos », 143 (20%) du Figaro, 60 (9%) du Parisien, 46 (7%) du Monde, 45 (6%) de la Tribune, 25 (4%) de l’Opinion…

Un constat s’impose, il existe une « préférence » significative pour les quotidiens dont la propriété est entre les mains des patrons les plus riches de France.
On serait en droit d’attendre que la revue de presse mentionne que les quotidiens Les Echos, Le Parisien et L’Opinion appartiennent à Bernard Arnault, 2eme fortune de France ; que le Figaro est la propriété de S.DASSAULT ; ou que Le Monde appartient au trio X.NIEL, M.PEGASSE et P.BERGE,…

Ce rapport de propriété n’est pas sans conséquence sur la nature de l’information diffusée par ces journaux (voir Médias : qui possède quoi : http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/ppa).

Par conséquent, on ne s’étonnera pas de lire dans cette revue de presse des articles à la gloire de la pensée néolibérale, faisant notamment l’apologie des solutions de marché et des intérêts des actionnaires, dénigrant toute forme de contestation syndicale, et appelant sans cesse au dépérissement de l’Etat, y compris donc de ses administrations de contrôle.

En revanche, il sera très difficile au lecteur de trouver des articles sur les apories de la pensée néolibérale, le rôle régulateur de l’Etat ou sur la nécessité d’une re-réglementation de la finance, puisque le filtre opérée par cette revue de presse, exclue de fait les journaux qui pourfendent la pensée unique.

On ne trouvera donc pas ou très peu d’articles issus des journaux indépendants : le Canard Enchainé, L’Humanité, Fakir, Politis, Sine Hebdo, Alternatives économiques, Mediapart, Charlie Hebdo...

Le Monde Diplomatique, journal français le plus vendu dans le monde, n’est (pratiquement ?) jamais sélectionné dans cette revue de presse.

Est-il difficilement concevable pour notre Direction Générale de fournir aux agents-ccrf une information pluraliste et la plus objective possible, de manière à ce qu’ils se forgent une opinion éclairée sur le monde économique et social.

A moins que cette revue de presse, en imposant une manière de voir le monde, participe à l’intériorisation de la vulgate néolibérale, c’est-à-dire à l’acceptation des reformes visant au démantèlement des services de contrôle économique.

« Nous devons utiliser et répandre l’idée que la pensée critique importe maintenant plus que jamais, étant donné que les mensonges semblent devenir très populaires. Si les gens utilisaient plus de sources pour s’informer, la vérité l’emporterait. » [Edward Snowden]

Analyse des sources de données de la revue de presse :

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