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Article publié le 6 juin 2005.

Rapprochement des laboratoires du Minefi : on recommence tout

Une réunion rassemblant les quatre syndicats représentatifs du personnel de la DGCCRF, des représentants de l’administration centrale et de la direction des laboratoires a eu lieu le 24 mai. Une réunion analogue avait été organisée la semaine précédente à la DGDDI.

Les administrations refont le travail des réingénieurs

Cette relance du processus de réflexion sur le rapprochement des deux réseaux de laboratoires du Minefi a été demandée par M. Breton qui souhaiterait pouvoir faire des annonces concrètes lors d’un prochain CTP ministériel avant l’été. Pour combler les lacunes du rapport des réingénieurs, les deux administrations vont faire travailler 7 groupes de travail comprenant chacun 2 membres de la DGDDI et 2 de la DGCCRF.

Les thèmes de travail seront les suivants :

 objectifs et techniques d’analyses et d’expertises
 outils de pilotage et de suivi
 qualité
 logistique
 moyens budgétaires et gestion financière
 gestion, structuration et responsabilité des personnels
 structure juridique et organisationnelle

Conformément aux engagements pris le 24 mai, l’unité de direction des laboratoires vient d’indiquer par messageries à tous les agents concernés qu’ils pouvaient faire part de leurs propositions directement aux membres de ces groupes de travail. Les organisations syndicales seront amenées à exprimer de nouveau leur position à l’issue de ce processus de réflexion.

L’objectif affiché de cette démarche paraît toujours positif : améliorer l’efficacité du processus d’analyser. Mais très vite dans le débat, les vraies raisons apparaissent : il s’agit surtout « d’optimiser » les moyens, en clair faire des économies.

Il y a bien un problème de gestion et de moyens dans les laboratoires

M. Forget a lui-même reconnu que les investissements dans l’immobilier avaient été trop importants ces dernières années, au détriment des moyens de fonctionnement, et notamment du matériel scientifique.

Mais ce qui peut apparaître comme aberrant pour un gestionnaire de la DPMA, comme un appareil en double ou triple exemplaire, ne l’est pas forcément. Chacun d’eux est en effet souvent dédié à un type d’analyse bien spécifique. En réduire le nombre pour en utiliser un seul alternativement pour plusieurs types d’analyse aboutirait à poser des problèmes de réglage et d’étalonnage. Mais cela serait aussi facteur de perte de temps.

Ces inconvénients peuvent être acceptables dans un laboratoire de recherche, mais pas pour des analyses administratives, qui ne sont que difficilement planifiables, et parfois urgentes (par exemple les stupéfiants pour les douanes ou des analyses liées à la sécurité alimentaire pour la DGCCRF).

La fusion est-elle déjà programmée ?

D’après les représentants de l’administration, les conclusions de ces groupes de travail ne sont pas écrites d’avance. Les résultats des 6 premiers groupes de travail devraient permettre à celui qui se préoccupe des structures de trancher.

Toutes les options seraient donc encore envisageables :

 un renforcement de la coopération entre les deux réseaux de laboratoires existants
 la création d’une nouvelle direction des laboratoires du Minéfi
 la création d’un Service à Compétence Nationale (SCN) commun aux deux administrations d’origine
 la création d’un établissement public

Nous espérons vivement que cette démarche sera sincère.

Pas de coupure entre les labos et leur administration d’origine

Il n’est pas question de s’opposer à une meilleure coopération entre agents des deux administrations. Mais nous devons constater que chacune a des missions distinctes à accomplir, en lien avec son propre réseau de services déconcentrés.

La CGT a donc insisté sur la nécessité de maintenir et de développer les liens existant entre les laboratoires et les autres structures de chacune des deux administrations respectives. A la CCRF, au moment de la création du SCN des laboratoires, nous avions pointés le risque lié à la création de cette structure, à terme plus facilement détachable de l’administration.

La CGT s’opposera donc à toute création de nouvelle structure regroupant tous les laboratoires du Minéfi, si des garanties suffisantes ne sont pas apportées sur :

 le maintien du lien avec les administrations d’origines
 l’absence de risque d’externalisation à terme de la nouvelle entité, par exemple par sa transformation en établissement public

Pourquoi ne pas réfléchir à un mode de fonctionnement des deux réseaux de laboratoires proche de celui des pôles de compétence, traitant de la sécurité alimentaire au niveau d’un département ? Ces modes de coordination des administrations ne doivent pas être si mauvais puisque notre direction générale se bat à tous les niveaux pour les promouvoir et éviter la création de Délégations Inter Services qui se rapprocheraient plus d’une fusion des services.

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