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Article publié le 21 janvier 2011.

Salaires : quelques vérités très bonnes à dire

La valeur du point

Rappelons d’abord que la valeur du point sert de référence pour payer 95 % des agents des 3 versants de la Fonction publique et 90 % des rémunérations servies.

La désindexation :

C’est dès le 1er janvier 1984 qu’a été mise en place la politique salariale dite de « désindexation » dans la Fonction publique.
Autrement dit, les réévaluations de la valeur du point ne sont plus censées suivre l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) calculé par l’INSEE.

Gardons en mémoire, par exemple, qu’en 1974, la valeur du point a connu une augmentation de 16% pour une inflation de 13,7 %.

Où en est-on aujourd’hui ? :

 Depuis le 1er janvier 1984, par rapport à l’IPC, la valeur du point a perdu

23,5 %

 Depuis le 1er janvier 2000, date à partir de laquelle aucun accord salarial stricto sensu ne s’applique (le dernier a été signé par 4 organisations en 1998 et couvrait 2 années, 1998 et 1999), la perte est de

8,9 %

La grille indiciaire

Pour faire passer la pilule et/ou masquer les réalités, les gouvernements successifs ont mis en place des « outils » de mesure tendancieux et dangereux.

Il s’agit, en particulier, du Salaire Moyen par Tête (SMT) et de la Rémunération Moyenne par Personne en Place (RMPP). Ces 2 « instruments », même s’ils ont quelques différences, reposent sur une logique similaire : faire rentrer dans l’estimation de l’évolution du pouvoir d’achat des fonctionnaires, les mesures catégorielles, les effets de carrière, etc.

Des conséquences désastreuses sur les qualifications :

On le sait : le gouvernement a décrété le gel de la valeur du point sur 2011. C’est aussi ce qu’il envisage de faire pour 2012 et 2013.

Au 1er janvier 2011, le SMIC a augmenté du minimum légal, soit 1,6 %.
En urgence, le gouvernement a été contraint de passer un décret alignant le salaire minimum de la Fonction publique sur le SMIC à cette date.

Au-delà, pour éviter que différents échelons soient strictement coincés au même niveau salarial, il a été obligé de saupoudrer quelques points d’indice par ci, par là !

Résultat, pour s’en tenir à 2 exemples :

  En échelle 3, au bout de 8 ans et jusqu’à sa 11ème année d’ancienneté, le fonctionnaire gagnera… 1,7 %. (ou, dit autrement, son salaire n’aura progressé que de 1,7 %).

  En échelle 4, cette situation ne durera que…… 10 ans !

Par ailleurs, si, et c’est une hypothèse basse, le SMIC est de nouveau réévalué du même pourcentage au 1er janvier 2012 et au 1er janvier 2013, voici quelques exemples de ce qui se produira :

 Même avec la fameuse réforme de la catégorie B (le Nouvel Espace Indiciaire), le recrutement dans le 1er grade s’effectuera à ……. 1,8 % au-dessus du SMIC.

Ce seul aspect confirme, s’il en était besoin, combien la CGT a eu raison de ne pas cautionner ce dispositif.

 Enfin, la catégorie A verra son 1er échelon de la carrière type émarger à …… 14,7 % au-dessus du SMIC.

Pour des agents recrutés en moyenne à bac + 4/ bac + 5, voilà une belle reconnaissance des qualifications et des missions à exercer.

Dernier point : rappelons que, en 1986, le 1er échelon de la catégorie B était encore 24 % au-dessus du SMIC.

Le net à percevoir :

Avec la mise en place du Régime Additionnel de la Fonction publique (le RAFP), fond de pension que la CGT combat toujours, les fonctionnaires ont été confrontés à une cotisation supplémentaire de 5 % sur leurs primes, sur une assiette plafonnée à 20 %.

Avec la contre réforme des retraites, passée en force fin 2010, c’est, à terme, près de 3 % supplémentaires de cotisations pension civile qu’ils devraient débourser.

Tout cela participe bien entendu de l’aggravation de leur perte de pouvoir d’achat.

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