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Article publié le 15 avril 2022.

Lille : une soixantaine d’agents jugent la future cité administrative « inadaptée »

À l’image des magistrats dénonçant un palais de justice en construction dans le Vieux-Lille trop étriqué, des fonctionnaires ont manifesté ce jeudi midi devant la préfecture, affirmant que, pour eux aussi, la future grande cité administrative de la porte des Postes ne permettrait pas de travailler dans de bonnes conditions.

La grande tour de la Cité administrative située près du Zénith à Lille, vit ses derniers mois. Fin 2023, si tout va bien, les fonctionnaires qui l’occupent vont intégrer de nouveaux locaux près de la porte des Postes à Moulins, dans un grand centre administratif en construction le long du périphérique Sud. Ils rejoindront des collègues provenant de 18 services de l’État, éparpillés un peu partout en ville. Au total, l’ensemble accueillera près de 2 000 fonctionnaires, dans cinq bâtiments reliés par une rue intérieure. La Cité administrative 2.0 visera « un très haut niveau de performance en matière énergétique, environnementale, de qualité d’usage (…), indique le site internet de la préfecture. Elle améliorera considérablement les conditions d’accueil du public et de travail des agents. »

« En l’état, le projet n’est pas réalisable »

Une vision à l’opposée de celle d’une soixantaine de fonctionnaires CGT, Solidaires et FO, qui ont manifesté ce jeudi midi place de la République, dénonçant « un projet inadapté à nos besoins ». Principal écueil, selon les agents, le manque de place. « On vit la même chose que les avocats et magistrats avec leur futur palais de justice, affirment Mathieu Leroy et Patrick Rivière (CGT) et Olivier Willers (Sud). On va avoir des surfaces extrêmement petites, avec un non-respect des conditions de travail, et du service que l’on doit à la population. »

Les manifestants s’inquiètent notamment de grands plateaux qui regrouperaient « huit à neuf agents ». « Nous menons des missions variées, avec des tâches complexes, des réunions, et aussi l’accueil du public. Quand, pour l’inspection du travail, une personne vient témoigner de violences sexuelles dans un cadre professionnel, elle n’a pas envie que tout le monde autour soit au courant. »

Un label « qualité de vie au travail »

Les manifestants appellent le préfet à « prendre acte que le projet, en l’état, n’est pas réalisable. Il faut y supprimer au moins un des services prévus, et une meilleure prise en compte de nos besoins. »

Interrogée, la préfecture indique ce jeudi soir que « la définition de l’implantation des services appelés à rejoindre la nouvelle cité administrative (...) est en cours. Elle donne lieu à des échanges avec les services et les représentants des agents concernés. » Et de rappeler que « Le projet (...) bénéficiera d’un label garantissant la qualité de vie au travail. »

La voix du Nord - le 07 avril 2022

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