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Article publié le 22 janvier 2009.

Entrevue avec M. Jacques LAISNÉ, Préfet du VAR

(Toulon – 20 Janvier 2009 de 14 heures 30 à 16 heures 20)


Présents : représentants des 4 syndicats CFDT, CGT, FO & SNU et des agents non-syndiqués

Préambule

Dans le cadre de la journée nationale d’action « DGCCRF morte », il avait été acté, en assemblée générale du personnel, qu’une demande d’entrevue soit effectuée auprès du préfet. Après un échange de courriels avec le secrétariat, rendez-vous fût pris le mardi 20 janvier 2009 à 14 heures 30, tout en signalant, par ailleurs, les autres modalités d’actions envisagées. Le 20 au matin, un représentant des Renseignements Généraux nous a confirmé ce rendez-vous, moyennant la suppression de la distribution de tracts devant la préfecture à 11 heures 30. D’un avis général, les agents ont tenu à maintenir cette opération et le rendez-vous de 14 heures 30 n’a pas été annulé.

Echanges au Cours de l’Entrevue

Après nous avoir laissé la parole afin d’engager le débat, M. LAISNÉ a estimé que nous étions « mal informés », que nous avions des « idées préconçues » sur cette « réforme nécessaire du fait de la décentralisation entamée en 1964, identique à ce qui s’est fait au Canada (passer d’un déficit historique à un excédent historique) ». Il a ajouté que cette réforme « aurait dû être faite depuis 25 ans (1982) » car « l’Etat est exsangue et mal géré ». De plus, « il y a trop de fonctionnaires ».

Selon lui, « il est vrai que le problème de la DGCCRF a un peu été laissé de côté ». C’est d’ailleurs « le problème des petits services » et « un petit service n’a pas d’avenir ». Après nous avoir interrogé sur l’effectif varois, il a ajouté « Vous êtes 30 aujourd’hui et la DPP comptera 100 personnes » (donc, tout va bien ! NDLR).

Sur les structures et l’organisation « On casse le lien avec la DR car les agents sont placés sous l’autorité du préfet du département, ceci, face aux pouvoirs qui ont été donnés aux collectivités locales ». « Les mêmes schémas d’organisation s’imposent à tous les départements, quelle que soit leur taille ». « Rien ne change : même statut, même corps, même grade et rémunération, etc… ».

« Les circulaires FILLON instaurent deux nouveautés : 1) Les grandes politiques publiques des ministères s’arrêtent à l’échelon régional et 2) Un regroupement de plusieurs services est effectué au niveau départemental, en fonction des besoins de la population ». A ce sujet « c’est bien le citoyen qui paie des impôts ». De plus, « Il faut gagner un ’’deal’’ intelligent ».

Passé les premières charges tendant à démontrer tous les avantages que nous pourrions tirer de la R.G.P.P., l’intérêt financier pour l’Etat, la lisibilité pour le citoyen, etc, etc, etc… nous sommes allés plus en avant dans le détail, sur les missions, le réseau national…

En réponse, il nous a été rétorqué : « Il faut éviter les doublons ». « Nous avons été élevés et formatés dans une logique verticale, une logique de corps. Il faut passer maintenant à une organisation horizontale ». Sur les inquiétudes liées à un cloisonnement départemental, à la perte d’efficacité si les liaisons nationales sont coupées, l’exemple de la « préfectorale » a été mis en exergue : «  Le corps préfectoral est le plus réactif, avec une adaptabilité permanente. C’est le métier de la réactivité et de l’évènement ».

Sur les risques que l’Etat local « s’inspire » des desideratas des politiques, il a clairement été affirmé : « Je suis nommé par le Président de la République et je n’obéis pas aux élus du Var ». Plus loin dans l’entretien, le Préfet a indiqué, cependant qu’il « travaille en partenariat avec le Conseil Général et TPM » (Cf. communauté de communes « Toulon-Provence-Méditerranée »).

A ce stade du débat (entrevue, échange ???), il nous est apparu que la R.G.P.P. est actée, ancrée fortement et qu’il est incongru d’imaginer quelques modifications ou aménagements. L’arbitrage de Matignon est d’ailleurs attendu pour la semaine prochaine. Dans cette optique, nous avons appris que serait organisé « Un séminaire de cadres de toutes les administrations varoises en février ». «  Des CTP spécifiques à chaque DDI sont à définir et des instances de concertation sont prévues ».

Sur le sujet précis de la DIRECCTE, une réflexion de pure logique administrative a été prononcée ; à savoir : « J’étais contre la DIRECCTE pour une question d’efficacité. Je n’ai pas à demander une autorisation à un directeur régional à Marseille pour agir » (NDLR notre préfigurateur local a « oublié » de nous rapporter ces propos sous cette forme).

Sur une de nos interrogations quant à la pérennité de quatre emplois d’enquêteurs sur Draguignan (Cf. ancien secteur – agents sous protocole) : « Il faut y réfléchir et je n’y suis pas hostile ».

Vis-à-vis du personnel et de son devenir, à la question de savoir combien de fonctionnaires comptera la DPP dans 4 ans : « Je ne peux répondre à cette question ».

Enfin, la toute dernière partie de l’intervention du préfet a concerné la mission « marchés publics ». Selon lui, nous ne participons que très rarement aux commissions d’appel d’offre auxquelles «  nous ne sommes qu’invités ». Il souscrit totalement à la réforme du «  Code des Marchés Publics » qui « va permettre de réaliser des économies car, d’une part, les candidats aux appels d’offre majorent leurs propositions de prix de 10 à 15 % pour couvrir les frais inhérents au montage des dossiers, et, d’autre part, cela coûte cher de réunir du monde ». Il ne nous a pas été possible d’apporter une réponse ou un commentaire dans la mesure où le préfet nous avait signifié, au préalable, que l’entretien était terminé.

Conclusion

Nous sommes sortis de la préfecture comme nous y sommes rentrés ! Sans plus d’éléments ou de réponses à nos interrogations et inquiétudes. Ce qui est manifeste, c’est que les choses sont fixées et intangibles.

Un petit (tout petit bémol) à cette appréciation, toutefois. Pour un service d’une trentaine de personnes dans « son » département, le préfet à reçu les journalistes de FR3 et son intervention, très certainement enregistrée avant notre entrevue, a été diffusée au journal local le soir même. En outre, le préfet a demandé à notre directeur avec quel sentiment nous étions ressortis de son bureau. Tout ceci tend à démontrer que notre mobilisation (locale et nationale) n’est pas si anodine. La lecture du paragraphe manuscrit figurant en page 3 de la note du Cabinet CHATEL (Cf. 12/01/2009) est de nature à confirmer que nos actions sont analysées avec la plus grande attention.

Toulon, le 21 janvier 2009.

 Téléchargez l’article paru dans Var-Matin du 21/01/2009

 Téléchargez l’article paru dans La Marseillaise du 21/01/2009

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