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Article publié le 2 mars 2012.

Section Administration Centrale : Déménagement, réorganisation, Mesures scéléerates, en centrale comme partout la RGPP continue discrètement mais surement. Vivement que ça change !

Les périodes pré-électorales ne sont pas propices aux grandes décisions. Les cabinets sont occupés à organiser les destinées de certains conseillers et certains hauts fonctionnaires cherchent des points de chute (généralement sonnants et trébuchants).
La DGCCRF n’échappe pas à la règle… En centrale, un des deux chefs de service est déjà nommé « ailleurs  ». Les projets de réaménagement/compactage sont toujours en cours même si certaines décisions d’ampleur sont reportées.

BONNE NOUVELLE : LA DIRECTRICE GÉNÉRALE HÉSITERAIT DÉSORMAIS À LAISSER CONTRÔLER UN PAN ENTIER DE LA GESTION DES PERSONNELS DGCCRF PAR LE SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE BERCY

Le 27 février 2012, la directrice générale de la DGCCRF (saisie de remords ou voulant prudemment se racheter d’années de RGPP brutale ?) est intervenue auprès du Secrétariat Général de Bercy (SG). Ô miracle, elle a remis en cause la participation de la DGCCRF à l’usine à gaz CSRH, participation qu’elle avait jusqu’à présent approuvée et sur laquelle elle avait fait longuement travailler ses équipes.

Cet ovni, CENTRE DE SERVICE DES RESSOURCES HUMAINES, dont le « calendrier de déploiement » était fixé au 1er trimestre 2012, exige que la DGCCRF rentre dans le moule RGPP de mutualisation des « fonctions supports » des administrations financières, notamment la fonction de gestion des ressources humaines et le service informatique. Ainsi un certain nombre de tâches de gestion exigeraient le visa de BERCY avec une complexité accrue des circuits de décision qui conduira à l’inefficacité comme partout ailleurs.

Les conditions dans lesquelles s’opèrent ces regroupements de missions sont conformes à l’esprit et aux méthodes de la RGPP : destruction de missions de service public, remplacées par des services « low cost  », désinformation, désorganisation, et mépris des agents concernés.

Une dizaine d’agents, voire davantage, des services de la gestion des personnels et du service informatique de la DGCCRF sont ainsi directement concernés, mais à terme, tout le personnel de la DGCCRF sera privé d’interlocuteur propre sur les carrières, la gestion, la paye. Car le Secrétariat Général de Bercy et l’Opérateur National de Paye (ONP) qui doivent absorber ces nouvelles missions le font dans la précipitation et au rabais : l’ensemble des agents de la DGCCRF courent le risque de tomber du jour au lendemain sous la coupe d’un service de gestion dépourvu d’expertise de proximité et d’un ONP mégalomaniaque, qui malgré un logiciel américain à royalties annuelles exorbitantes montre des ratés inquiétants au stade des essais.

Perspectives  : déperdition de compétences, formations bâclées pour les agents gestionnaires, délais d’attente (de plusieurs mois) pour les agents ayant besoin de renseignements, voire répondeurs automatiques pour les usagers et erreurs probables dans la gestion des carrières et la paye des agents.

Et ce non seulement pour la période, toujours à risque, de basculement d’un système de gestion dans un autre, mais définitivement, vu les choix de rigueur budgétaire. C’est de la perte d’un service public dont il s’agit, car un automate ne gère pas les personnels comme un fonctionnaire disposant d’une formation et d’une expertise. Et un pas supplémentaire vers un nivellement par le bas.
Ainsi, CSHR + ONP seront les cerises sur le gâteau du démantèlement de la DGCCRF au nom de l’idéologie de la « mutualisation des moyens », destructrice des services publics dans tous les territoires.
Si la DGCCRF marque une hésitation pour sauter le pas vers un désastre supplémentaire, on ne peut que s’en réjouir. Mais attention, il ne s’agirait là que d’un report de quelques mois, la logique RGPP devant continuer à s’appliquer. La vigilance et la mobilisation s’imposent donc plus que jamais !

LE COMPACTAGE PHYSIQUE DE L’ADMINISTRATION CENTRALE RETARDÉ ?

Après avoir donné des gages budgétaires à la RGPP (suppression d’une sous-direction et de plusieurs bureaux), Mme HOMOBONO doit gérer le compactage des personnels de centrale sur des locaux à moindre surface, au nom de l’opération à tiroir visant à faire se resserrer les administrations financières sur un patrimoine immobilier amoindri.

Il se pourrait que le non-départ des agents de la DGCCRF vers le CSRH de Bercy retarde le tour de vis imposé aux agents de la centrale, que l’on traite comme des pions semblables à des machines que l’on garde ou déplace.

En tout cas le projet n’aurait plus de calendrier prévisionnel précis. On attendrait les décisions de Bercy… Quant au coût d’un tel projet, personne n’en connaît la réalité. Un comble pour une administration des finances…et pour la transparence.

Il convient d’être réaliste : le réaménagement retardé risque d’être impacté par le renouvellement prévisible des équipes ministérielles et administratives. En tout état de cause, s’il y a réaménagement nous ne saurions tolérer qu’il soit estival, dans le dos des agents.

DOUBLE PEINE POUR LES FONCTIONNAIRES MALADES : APRES LE JOUR DE CARENCE…L’AMPUTATION DES JOURS DE RTT

Chacune et chacun connaît désormais le jour de carence scélérat applicable à compter du 1er janvier 2012.

Mais l’acharnement contre les fonctionnaires coupables d’être malades continue. Le gouvernement avait fait discrètement voter en décembre 2010 un dispositif de réduction des jours de RTT en cas d’arrêt maladie pour contrer une jurisprudence constante des tribunaux qui préservait la RTT.

Les textes d’application de la loi n’étaient jamais sortis... C’est chose faite : la fonction publique et le budget se sont fendus d’une circulaire le 18 janvier 2012 et Bercy d’une note le 21 février demandant à chaque administration financière de bien vouloir appliquer la mesure de réduction des jours de RTT dès le 1er janvier 2012.

1 jour de RTT en moins par tranche de 13 jours d’arrêt maladie cumulatifs ou non dans l’année civile.

Juridiquement cette disposition pouvait être applicable dès 2011, mais le gouvernement n’avait pas osé…. Aujourd’hui la philosophie gouvernementale du fonctionnaire nanti par rapport au privé, la stratégie de la division des salariés, deviennent désormais la règle. Et l’on pousse la logique budgétaire jusqu’à l’inhumain : taxer encore plus la maladie.

CONCLUSION ET REVENDICATIONS

La RGPP ne fait pas de pause. Le déménagement/compactage en centrale, même retardé, est toujours à l’ordre du jour et l’on ne voit pas Bercy se déjuger au milieu du gué. On note toujours le mutisme de la directrice générale qu’il s’agisse de la gestion des personnels ou de l’exercice des missions, en centrale comme dans les départements et régions. La volte-face sur le CSRH pourrait n’être que temporaire.

Plus que jamais un changement d’option est nécessaire. La RGPP a fait suffisamment de dégâts pour que nous exigions encore et toujours son arrêt et un état des lieux du service public, centrale et services déconcentrés, dans la perspective d’une refondation.
Une administration comme la nôtre doit prendre en compte avant tout les besoins des citoyens, notamment ceux des consommateurs. Une refondation du service public est possible.

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